Assise au bord du rayon de lumière qui traverse obliquement la chambre, j'essaie d'écouter le silence nombreux qui vient de la ville, en bas. Le matin, on me sert du thé vert et des petits gâteaux sucrés à la vanille ou à la cannelle, comme les préparait ma nourrice qui n'est plus et que je regrette plus que tout au monde.
Il y aurait certes beaucoup à dire sur ces heures perdues et je le dirai peut-être. Je n'aime pas penser à ces moments, pourtant j'aime voir la lumière entrer et traverser la pièce sans m'effleurer, à ma recherche peut-être, tandis que je la regarde.
Après que le soleil ait tourné, je prends une collation et je travaille souvent; j'étudie; certains me rendent visite parfois.
Je sors pour prendre de l'exercice comme le recommande le Médecin, généralement sur les terrasses ombragées des étages supérieurs, parfois sur celles du bas; parfois je sors accompagnée dans la ville, tout en bas, lors des cérémonies obligatoires, mais parfois, surtout, en secret, dissimulée. J'ai vu le port, les bars, les parcs aménagés par mon père, les rues, les marchés. Le peuple d'en bas est parfois pâle, furtif, mais aussi parfois rempli d'une force étrange.
Ces sorties sont rares; on est mieux en haut.
L'après-midi, on écarte les tentures de velours et seuls les rideaux de gaze sont agités par le vent perpétuel, doux et parfumé, qui balaie l'île. Je travaille durant ces heures. Ce sont les meilleures heures de mes journées.
Ordinairement je parle peu; à quoi bon?
dimanche 15 avril 2007
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