mardi 1 mai 2007

Surveillance

Aujourd'hui, matinée gâchée par l'envoi, par mon frère Sura Hinan, ministre de la police, de deux inspecteurs, polis par ailleurs, chargés de contrôler mes activités, ma pensée, et tout ce qui pourrait faire craindre qu'une dangereuse activiste dans mon genre ne sème le doute et la perturbation dans la Ville. Il leur fallait de la lumière, ils ont consulté les documents que j'ai sorti des archives; le plus jeune était de bonne volonté, maladroit, désolé et impressionné; l'autre faisait son boulot en s'ennuyant.
Ils ont tort de se méfier; j'ai eu des amis autrefois, mais ils ont disparu, j'ai bien compris le message, d'ailleurs je me soucie peu d'aider les veaux qui habitent en bas à se libérer - on se demande de quoi? Néanmoins ce jeu de cache-cache m'amuse; revenue avant-hier, Aedea m'a transmis un bracelet codé à la façon des Houchis (les révolutionnaires ont fort sympathisés avec les Houchis, ce sont des populations nomades du continent) qui me donne un rendez-vous, en ville pour dans deux semaines. Je ne sais pas quoi faire. La ville sent mauvais, on est mieux en hauteur, et tout cela m'ennuie. Mais tromper la surveillance du détestable Sura!Mais revoir ces agités pleins d'espoirs, de paroles, de plans! M'envelopper d'un manteau, d'une robe, traverser la ville, manger dans une gargote, me presser pour être au rendez-vous!
Certes, mes chers frères ont tué leur cousin démorate, Crisée, mais Crisée, en plus d'être démocrate, était ambitieux, et dangereux; ce que je ne suis pas. Et leur police est si mal faite, que la berner est un plaisir.
Encore trois semaines pour réfléchir.
Et surtout, ne rien faire; je dois soigner mon emploi du temps; promenades, certes, mais étude et lecture. Un peu de musique? Pourquoi pas.

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